Édition du vendredi 9 mars 2018
Mayotte : Édouard Philippe rappelle fermement à l'ordre certains élus
Alors que la situation sociale à Mayotte continue de se dégrader, le Premier ministre, au Sénat, a sèchement recadré certains élus de l’île – tout en annonçant le lancement d’un certain nombre d’actions et de réflexions, notamment sur la question de l’accès à la nationalité.
Il répondait à une question du sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi qui, bien que membre de La République en marche, lui demandait solennellement : « Que répondez-vous à ceux qui pensent que la République a abandonné Mayotte ? ».
Rappelons que depuis trois semaines, l’île est touchée par un mouvement de grèves et de manifestations qui a culminé avant-hier par une journée « île morte » particulièrement suivie. Le mouvement se focalise sur l’insécurité et la violence qui règnent sur l’île. De façon assez similaire à ce qu’il s’était passé en Guyane au printemps dernier, le mouvement réunit sous une même bannière habitants, syndicats, patrons, artisans et commerçants et élus. Ainsi, le 7 mars, aussi bien la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) appelaient à manifester, tout comme certains porte-parole du Medef local. Côté élus, l’Association des maires de Mayotte a annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » des collectivités locales. Dans un communiqué, elle a rappelé que « les parlementaires, les maires et les élus départementaux de Mayotte se sont constitués en Comité pour rejoindre le mouvement de l’intersyndicale et du Collectif des citoyens de Mayotte contre l’insécurité et pour le développement de Mayotte ».
Devant les sénateurs, Édouard Philippe n’a pas cherché à minimiser les problèmes. S’il a rappelé que des mesures d’urgence de « sécurisation » ont été prises avec notamment l’envoi de trois escadrons de gendarmerie mobile sur l’île, il a reconnu que ce n’était « pas suffisant » : « Nos compatriotes attendent des réponses en matière de sécurité, mais aussi de lutte contre l'immigration clandestine, de santé, de logement et de transport. » Le Premier ministre a particulièrement pointé le problème de « l’explosion démographique de l’île », rappelant que la maternité de Mamoudzou enregistre 10 000 naissances par an, soit « deux fois plus que la plus grande maternité parisienne ». Cette explosion démographique, liée à la fois « à l’augmentation du solde naturel et à l’immigration clandestine », est « sans équivalent » selon Édouard Philippe. Il estime donc nécessaire de réfléchir « avec les élus » à des transformations « en matière de droit et d’accès à la nationalité à cet endroit ». Le Premier ministre n’en a pas dit plus sur une question qui poserait forcément d’immenses problèmes légaux – la question le droit du sol étant toujours particulièrement sensible.
En revanche, le Premier ministre a eu des mots assez durs sur les modalités d’actions de ce mouvement. « Les appels au décasage [expéditions punitives contre les immigrés clandestins], les barrières ou les barrages n’apporteront rien aux habitants de Mayotte. Ils ne permettront rien ! ». Et enfin : « Je voudrais dire un mot aux élus, aux maires, que j’ai entendu exprimer leur intention de ne pas participer à l'organisation des élections législatives, dont la date a été fixée. Je ne crois pas une seconde que des maires, des élus de la République, puissent entrer dans un jeu consistant à ne pas participer à l'organisation d'un scrutin national. » Si ce devait pourtant être le cas, a conclu le Premier ministre, « l’État prendra toutes ses responsabilités ».
Il répondait à une question du sénateur mahorais Thani Mohamed Soilihi qui, bien que membre de La République en marche, lui demandait solennellement : « Que répondez-vous à ceux qui pensent que la République a abandonné Mayotte ? ».
Rappelons que depuis trois semaines, l’île est touchée par un mouvement de grèves et de manifestations qui a culminé avant-hier par une journée « île morte » particulièrement suivie. Le mouvement se focalise sur l’insécurité et la violence qui règnent sur l’île. De façon assez similaire à ce qu’il s’était passé en Guyane au printemps dernier, le mouvement réunit sous une même bannière habitants, syndicats, patrons, artisans et commerçants et élus. Ainsi, le 7 mars, aussi bien la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) appelaient à manifester, tout comme certains porte-parole du Medef local. Côté élus, l’Association des maires de Mayotte a annoncé la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » des collectivités locales. Dans un communiqué, elle a rappelé que « les parlementaires, les maires et les élus départementaux de Mayotte se sont constitués en Comité pour rejoindre le mouvement de l’intersyndicale et du Collectif des citoyens de Mayotte contre l’insécurité et pour le développement de Mayotte ».
Devant les sénateurs, Édouard Philippe n’a pas cherché à minimiser les problèmes. S’il a rappelé que des mesures d’urgence de « sécurisation » ont été prises avec notamment l’envoi de trois escadrons de gendarmerie mobile sur l’île, il a reconnu que ce n’était « pas suffisant » : « Nos compatriotes attendent des réponses en matière de sécurité, mais aussi de lutte contre l'immigration clandestine, de santé, de logement et de transport. » Le Premier ministre a particulièrement pointé le problème de « l’explosion démographique de l’île », rappelant que la maternité de Mamoudzou enregistre 10 000 naissances par an, soit « deux fois plus que la plus grande maternité parisienne ». Cette explosion démographique, liée à la fois « à l’augmentation du solde naturel et à l’immigration clandestine », est « sans équivalent » selon Édouard Philippe. Il estime donc nécessaire de réfléchir « avec les élus » à des transformations « en matière de droit et d’accès à la nationalité à cet endroit ». Le Premier ministre n’en a pas dit plus sur une question qui poserait forcément d’immenses problèmes légaux – la question le droit du sol étant toujours particulièrement sensible.
En revanche, le Premier ministre a eu des mots assez durs sur les modalités d’actions de ce mouvement. « Les appels au décasage [expéditions punitives contre les immigrés clandestins], les barrières ou les barrages n’apporteront rien aux habitants de Mayotte. Ils ne permettront rien ! ». Et enfin : « Je voudrais dire un mot aux élus, aux maires, que j’ai entendu exprimer leur intention de ne pas participer à l'organisation des élections législatives, dont la date a été fixée. Je ne crois pas une seconde que des maires, des élus de la République, puissent entrer dans un jeu consistant à ne pas participer à l'organisation d'un scrutin national. » Si ce devait pourtant être le cas, a conclu le Premier ministre, « l’État prendra toutes ses responsabilités ».
F.L.
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